Arnaque aux panneaux photovoltaïques : le témoignage d’un habitant de Fumel
Les sociétés de panneaux photovoltaïques multiplient les démarchages agressifs. Par téléphone ou à domicile, elles promettent rentabilité et autonomie énergétique. Mais derrière ces promesses se cachent souvent des pièges financiers dont il est difficile de s’extraire. Exemple concret à Fumel.
Produire et revendre son électricité : une fausse bonne idée
Produire sa propre électricité, la consommer, puis revendre le surplus à EDF semble séduisant. Pourtant, dans la réalité, beaucoup de particuliers déchantent. Les plaintes se multiplient dans la région pour arnaques photovoltaïques, installations défectueuses et promesses non tenues. Selon la DGCCRF, ces escroqueries augmentent chaque année.
Ce rêve d’autonomie énergétique tourne parfois au cauchemar, comme pour Laurent Bouchet, un habitant du Lot-et-Garonne, près du château de Bonaguil.
Laurent, victime d’une installation défectueuse
« Beaucoup de gens m’en avaient parlé. Un jour, j’ai été démarché par téléphone par une société de Montpellier et j’ai accepté », raconte Laurent. Son installation, posée en 2014, n’a jamais fonctionné correctement. Résultat : une production minime d’électricité et des infiltrations d’eau sur le toit.
Le montage financier est lourd : 22 600 € d’installation financés par un crédit de 236 € par mois. « La première année, j’ai touché 468 € de revente à EDF, de quoi rembourser seulement deux mensualités », ajoute-t-il, amer. Retrouvez les conseils officiels sur le site d’EDF avant toute installation solaire.
Des recours compliqués et des organismes défaillants
Laurent a tenté de suspendre son crédit pour non-exécution du contrat principal. L’organisme prêteur a refusé, affirmant que la responsabilité ne lui incombait pas. Une réponse pourtant contraire à la loi. Consultez les règles en vigueur sur Service-Public.fr concernant la suspension des crédits liés.
Heureusement, il s’est tourné vers le Groupement des Particuliers Producteurs d’Électricité Photovoltaïque (GPPEP), une association qui aide les victimes d’arnaques solaires. Son représentant, Claude Stehelyn, confirme recevoir des dizaines de nouveaux dossiers chaque semaine.
« Ces familles sont perdues. Il faut traiter les dossiers au cas par cas car il n’existe pas de procédure collective pour l’instant », explique-t-il. Un guide détaillé des recours est disponible sur UFC-Que Choisir.
Un phénomène massif et des sociétés bidons
Le juriste du GPPEP gère déjà plus de 600 dossiers similaires. Il alerte sur le rôle ambigu des banques : « On a affaire à une tromperie, souvent tolérée par les organismes prêteurs. Seul le tribunal d’instance peut annuler ces contrats. »
Il rappelle aussi que personne n’est habilité par EDF pour vendre ou installer des panneaux solaires au nom de l’entreprise. Toute société qui le prétend ment. Les particuliers doivent donc redoubler de vigilance. Pour vérifier les certifications, consultez la liste officielle des installateurs agréés sur Qualit’EnR.
Le GPPEP revendique un taux de réussite de 96 % dans ses recours. Les actions reposent souvent sur la nullité du bon de commande ou les fautes de la banque lors du déblocage du crédit. Des décisions similaires ont été rendues par le tribunal de cassation.
Des conséquences lourdes pour les victimes
Malgré ces perspectives juridiques, les victimes restent marquées. Laurent confie : « Je ne referai jamais confiance à une entreprise solaire. C’est dommage, car le concept est bon. Mais je vends ma maison, tant que le litige n’est pas réglé. »
Les autorités et les associations de consommateurs appellent à une vigilance accrue face aux promesses de rentabilité rapide. L’énergie solaire reste une solution d’avenir, mais elle nécessite un accompagnement professionnel et des vérifications rigoureuses avant toute signature. Retrouvez les démarches préventives sur ADEME.fr.
👉 Signalez une société si vous avez été victime d’une arnaque liée aux panneaux photovoltaïques.