Arnaque panneaux photovoltaïques : le procès FRH devant le tribunal d’Arras
Plusieurs dizaines d’habitants du Nord et du Pas-de-Calais ont cru réaliser des économies d’énergie grâce à l’installation de panneaux solaires. Promesse : réduire leurs factures et revendre l’électricité à ErDF. Réalité : travaux inachevés, panneaux non raccordés et crédits à rembourser. Ce dossier illustre une nouvelle arnaque panneaux photovoltaïques d’envergure.
Des victimes en colère face à deux prévenus
Devant le tribunal, la salle est comble. Une trentaine de plaignants venus de Chocques, Lillers, Saint-Omer, ou encore Merville réclament justice. Tous ont signé un contrat avec la société FRH. Le scénario est identique : un commercial les démarche à domicile, leur promet une installation rentable et les fait signer une attestation de fin de travaux… alors que les panneaux ne fonctionnent pas. Les crédits, eux, sont immédiatement débloqués par la société de financement.
Les victimes parlent de panneaux non raccordés, de tuiles endommagées et de prêts étouffants. Le préjudice global dépasse 600 000 €. FRH, aujourd’hui liquidée, est accusée d’avoir profité de la crédulité de particuliers démarchés depuis un call-center basé au Maroc.
Le rôle des dirigeants au cœur du procès
Deux hommes sont jugés : Jean-Pierre T. et Sabri B.. Le premier, plombier de formation, aurait accepté de devenir gérant « pour rendre service ». Le second, installé au Maroc, pilotait le centre d’appels qui générait les prospects. Il se défend : « Je n’étais pas gérant, seulement partenaire ». Les juges cherchent à savoir qui contrôlait réellement l’entreprise FRH.
La défense évoque un dossier incomplet : aucune enquête approfondie sur le call-center, ni sur le rôle des sociétés de crédit comme Domofinances. Me Leroy, avocat de Sabri B., dénonce les « carences » de l’instruction : « Pas un commercial n’a été entendu. On a voulu trouver deux coupables pour apaiser l’opinion publique. » Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 29 mars.
Le parquet réclame deux ans de prison
Pour le ministère public, les faits sont clairs : une escroquerie organisée. « On appâte le client avec un téléviseur ou un chèque, puis les travaux ne sont jamais terminés », a déclaré la procureure. Selon elle, la responsabilité incombe aux dirigeants, non aux commerciaux. Elle requiert deux ans de prison, dont une partie avec sursis, une interdiction de gérer pendant cinq ans, et l’obligation d’indemniser les victimes.
Une affaire emblématique des arnaques photovoltaïques
Cette affaire FRH illustre les dérives du marché du solaire en France. Démarchage agressif, crédits abusifs et fausses promesses : les escrocs exploitent la transition énergétique pour piéger des particuliers. D’autres procès similaires ont déjà visé des sociétés comme Sofemo ou Solfea.
Si vous êtes concerné par une arnaque panneaux photovoltaïques, consultez notre guide complet pour agir contre une entreprise photovoltaïque ou signalez une société. Pour mieux comprendre vos droits, visitez également le site officiel du Service Public sur les crédits à la consommation.
📖 Source : La Voix du Nord