A travers le vécu d’un couple de propriétaires sensibles à la protection de la Planète, les dessous de cette opération révèlent comment une société privée se parant d’une démarche écologique parvient à ériger le mensonge comme arme économique. Enquête sur l’art et la manière de gagner de l’argent sur le dos de la collectivité et des particuliers. Avec Isoleo et ses mensonges un bien étrange lien avec Panama Papers qui révèle comment les Français paient deux fois sinon trois fois une prestation inexistante …
L’histoire de ce couple breton, résidant à Lorient est celle des milliers de citoyens qui, un jour, ont été démarchés par téléphone. «Allo? Monsieur Le Gal ? (ndlr : les noms et prénoms ont été changés) Bonjour, ici la société Isoleo. Etes-vous sensibles à l’environnement? Voulez-vous, comme de nombreux citoyens, participer à la protection de la planète?» La suite est évidente : «Nous vous proposons d’installer des panneaux photovoltaïques sur votre toit et vous gagnerez de l’agent». En résumé, bien évidemment, une proposition alléchante, écologiste, permettant de faire un geste « citoyen » pour la planète.
Au préalable, comme de nombreux autres Français, le couple avait déjà été sollicité par une semblable installation. L’engagement avait été rompu au vu des frais bancaires. L’affaire en était restée là et le couple avait oublié cette première sollicitation. Jusqu’à ce qu’Isoleo fasse sonner le téléphone. Le couple décroche. Se laisse intéresser par la promesse de la visite d’un technicien préalable à toute installation, et par la promesse d’une photo de simulation des panneaux installés. Le jour-dit, M. Menard commercial employé à l’époque par Isoleo obtient la signature avec quelques arguments cachés…
La visite préalable d’un technicien… : premier mensonge !
L’employée qui avait appelé au téléphone, l’avait précisé : «un technicien viendra vérifier la faisabilité technique de l’opération». Le commercial avait répété l’argument : «Nous vous ferons parvenir une photo avec une simulation des panneaux sur votre toit». 14 jours passent. M. Le Gal reçoit ensuite un appel selon laquelle le chantier pourrait être entamé au plus vite. Au jour convenu deux hommes, parlant à peine le français, frappent et exposent venir effectuer le travail. M. Le Gal invoque la visite préalable d’un technicien, telle qu’exposée par Isoleo mais se laisse convaincre par leur responsable parisien, appelé par l’ouvrier bulgare- maitrisant environ 150 mots en français-, que cette visite n’est pas nécessaire car les ouvriers sont compétents. M. et Mme Le Gal n’ont pas d’à-priori : les ouvriers peuvent être Bulgares et néanmoins qualifiés.
Petit mensonge deviendra grand
Le travail réalisé par Isoleo tel que présenté comme achevé par ses ouvriers… Petit mensonge deviendra grand : Isoleo a fait signer un document comportant une clause de renforcement de charpente : «non seulement cette disposition n’a pas eu lieu mais les ouvriers ont cassé une volige du toit. Tout simplement masquée ensuite par un panneau photovoltaïque» relève M. Le Gal. «Par contre la facture mentionne bien cette clause comme étant réalisée avec, en prime, la mention de remplacement de liteaux…» ajoute cet homme profondément déçu par la prestation d’Isoleo. Il n’hésite pas à rappeler combien il est plus aisé de perdre des clients qu’en gagner, et prend le public à témoin que la manière dont Isoleo-France, (Montreuil) utilise le mensonge pour fonds de commerce.
La société Isoleo passée maître dans l’utilisation de l’illusion
L’un des plus remarquables mensonges est la capacité d’Isoleo à faire croire que l’installation indispensable de deux compteurs, soit environ 50 cm X 50 cm en tout , pourraient trouver place dans un logement de 28 x 55 cm. Miracle du mensonge ! Eloge de l’imposture ! Car, par la suite, la visite ERDF en a convenu : ces 2 compteurs doivent de par leurs dimensions, être installés à l’extérieur, et non à l’intérieur, ainsi que l’a dûment affirmé le commercial de Isoleo ! Ainsi, ce couple croyant installer deux petits compteurs dans un coffrage existant, sans modification, se retrouve à devoir réaliser une tranchée de 23 m dans la rue, puis insérer ces compteurs dans un muret de clôture extérieure, avant de devoir de nouveau creuser une tranchée afin de relier l’ensemble à l’installation photovoltaïque. Aucun de ces aspects n’avait été évoqué par le commercial, M. Menard, lequel a utilisé ce mensonge pour obtenir la signature.
Isoleo ment aussi sur les panneaux eux-mêmes
Le mensonge est révélé par les ouvriers eux-mêmes : «Les châssis de réception des panneaux, tels qu’installés, ne sont pas adaptés à un toit en ardoise» relevait un membre de la première équipe. Mais Isoleo a plus d’un tour dans son sac et préfère faire intervenir une seconde équipe Bulgare (parlant mieux le français) et le couple finit par obtenir une pose à peu près correcte… Jusqu’à ce que la première tempête en Bretagne ne fasse voler une des ardoises manipulée par Isoleo au préalable… Avec Isoleo, le mensonge devient tout simplement évidence : pas de garantie décennale fournie, une entreprise sous-traitante inconnue du dirigeant, M. Landrin, des promesses de rappels téléphoniques non tenues à plusieurs reprises et encore ce jour…
Une ardoise dans le jardin du voisin
Suite à la seconde intervention des ouvriers de Isoleo, le voisin de M. Et Mme Le Gal a trouvé une ardoise dans son jardin. Je cite : «Ce matin, après la tempête, j’ai fait un tour dans le jardin, j’ai trouvé cette ardoise. Avec les vents dominants, elle ne peut venir que de chez toi». Coup de bol, l’ardoise (Vous savez, ces fines lames de pierre sur les versants des toits de Bretagne), a été suffisamment portée par le vent pour atterrir à deux mètres de la voiture neuve. Il eut été trop bête de se mettre à dos le voisin, en plus. Du genre de ce qui crée inutilement des mauvaises relations de moins bon voisinage… Mais ce voisin, que dira-t-il d’Isoleo demain, à ses collègues de l’Arsenal (combien de personnes à l’arsenal de Lorient ? 4000 à peu près avec les enfants et 250 sous-traitants sans les enfants…).
Isoleo vole la collectivité, tout comme les Panama Papers !
Quel lien entre ces deux entités ? Car si les comptes offshore des Panama Papers, (en ne payant pas les taxes dans les pays d’origine) aboutissent à voler la collectivité, Isoleo utilise une pratique qu’y s’y apparente… Monsieur Landrin, directeur d’Isoleo, au terme d’un échange téléphonique : «Je reconnais que la pose s’est effectuée sans fourniture, mise en œuvre et réalisation des termes utilisés sur la facture ou sur le devis». Il reconnait également que la somme déductible des impôts serait moindre en ne considérant que la prestation réellement effectuée. M. Landrin se dit «prêt à vous fournir une seconde facture ne mentionnant que la somme réellement engagée, soit quelque 1200 euros. Ni laine de verre inexistante, ni le reste». Ce mensonge indique cependant au client l’intérêt de respecter la somme de 9 900 euros afin de béné- ficier d’un crédit d’impôt (sur environ 25 à 30 % de ce montant) sur cette somme, plutôt que sur 1200 € seulement… Evident mon cher Watson : la promesse vaut bien plus qu’un fromage, sans doute… Ainsi, avec Isoleo, et combien d’autres (?) l’Etat (c’est à dire Vous) débourse 25 à 30 % de 9000 euros une première fois au bénéfice du client. Une seconde fois lorsqu’il paye, évidemment, cette somme à Isoleo et consorts, et, même parfois une troisième fois. C’est le cas car le prédécesseur de M. Le Gal a antérieurement déjà bénéficié d’un crédit d’impôt lorsqu’il a isolé son grenier. Alors l’Etat (c’est toujours vous,) paie rubis sur l’ongle une troisième fois. A coté, le miracle des petits pains il y a 2000 ans fait figure de tour de passe-passe pour amateur du dimanche … Trois fois ! Comble d’ironie, lorsqu’il faudra en prime, saigner encore plus l’Etat en ouvrant une tranchée de 23m sur le domaine public pour y passer un câble qui aurait pu passer en aérien, s’il y avait pas eu de mensonge d’Isoleo dès le départ. L’actionnaire le sait-il ? Cette société est inscrite au registre du commerce, et présente un bilan dont la remarquable sinon vertigineuse ascension il y a peu ne laisse pas de penser qu’elle sait faire du commerce. Peut-être avec les pratiques exposées via cet article soumis à votre lecture?..
Quel coût pour la collectivité ?
La société Isoleo basée à Montreuil rembourse combien de fois un crédit d’impôt deux sinon trois fois parfois en générant, autant de fois, un petit indice de Panama Papers de l’intérieur. De la bulle. Du vent ! Du vol ! Qui aurait la calculette (et les éléments) permettant d’apprécier au mieux l‘ampleur car contrairement aux Panama Papers, volant la collectivité une fois, non seulement l’Etat paye une fois, mais deux fois, et parfois trois. Dès lors, lecteur qui lisez comment on arrive à cette ubuesque situation avec les mensonges initiaux d’Isoleo, on génère, aussi, autour des relations de M. Le Gal et de M. Le Goff, son voisin travaillant à l’arsenal, l’effet inverse de la démarche initiale visant à participer à la protection de la planète. Car les mensonges d’Isoleo auront pour conséquence de susciter autant de réticences à installer des panneaux photovoltaïques. Car le citoyen, anéanti par le vol permanent, perd pied et confiance dans la société, se tournant vers des votes extrêmes en plus d’être grugé.
Isoleo : Combien de mensonges ?
– Lors de la signature du devis, pas de présentation de la garantie décennale : UN
– Promesse, lors du démarchage téléphonique, de la visite préalable d’un technicien : DEUX
– Promesse de la génération préalable d’une simulation des panneaux sur le toit : TROIS-
– Promesse de l’installation des compteurs ERDF dans un coffrage existant : QUATRE
– Lors de la visite du commercial, promesses 2 et 3 réitérées
– Définition du mode de pose : non faite : CINQ
– Respect de la photo de la pose selon le catalogue Isoleo, contractuel : SIX
– Absence d’interlocuteur parlant notre langue SEPT
– Passage par l’intérieur de la maison : SEPT
– Durée d’intervention du triple de la promesse initiale : HUIT
– Définition du travail présenté comme achevé : NEUF
– Maintien des ardoises à l’issue de l’intervention (ardoises envolée) : DIX
– Malfaçons sur le choix des supports de panneaux, le mode de pose, l’esthétique : ONZE, DOUZE ET TREIZE
– Concernant le raccordement ERDF : absence de visite du technicien : QUATORZE
– Promesse de rappel au 24 avril devant ouvrir sur une remise pour non respect du contrant initial QUINZE
– Promesse de renoncement à l’opération sans frais d’annulation si le devis ne correspond pas à la facture, ce qui est le cas
concernant la fourniture d’isolation, remplacement de liteaux, renforcement de charpente et pose de laine de verre sur la surface. SEIZE
– Promesse de fourniture de garantie décennale avec la facture : DIX-SEPT
– Promesse de réponse à nos mails : DIX HUIT
– Promesse de réponse à notre courrier recommandé : DIX-NEUF
– Promesse d’identification d’un partenaire d’Isoleo, Solairetek en liquidation judiciaire), semblant inconnue d’Isoleo. VINGT
Ariel Piou , journaliste
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