En voulant redorer le blason du photovoltaïque, Raoul Feutrie s’inscrit parfaitement dans l’air du temps… Installé au Bono, il joue la carte du circuit court. Le photovoltaïque a-t-il un avenir ? Raoul Feutrie est convaincu que oui. Ingénieur de formation, Lillois d’origine, ce Breton d’adoption a passé une dizaine d’années à la Réunion avant de poser ses valises au Bono. Après avoir travaillé pour des grands groupes de l’énergie comme Total ou EDF et conçu des centrales solaires industrielles, il a eu envie de changer de vie et de s’installer à son compte. En avril dernier, il a créé Énergie circuit court, une entreprise de pose de panneaux photovoltaïques après avoir réalisé sa maison en auto construction. Un choix qui n’a rien d’anodin, puisque le jeune entrepreneur a installé sur son toit une centrale solaire. « Cette maison a été conçue de manière à consommer le moins possible. À certaines périodes de l’année, je peux même revendre le surplus de production en électricité. Pour les clients rien de tel que l’exemple pour comprendre le fonctionnement d’une centrale. Mon habitation est en quelque sorte une maison témoin », explique Raoul Feutrie qui reçoit volontiers les intéressés. Isolée avec de la ouate de cellulose issue notamment de papier journal, son habitation à ossature bois a été imaginée pour une consommation minimum. « Nous récupérons également l’eau de pluie pour les toilettes et l’électroménager ».
Une législation élargie Convaincu que l’énergie solaire mérite aujourd’hui un second souffle grâce à une nouvelle législation, ignorée par la plupart des Français, le Bonoviste s’est lancé dans l’aventure et compte bien séduire de nombreux clients. Déjà le bouche-à-oreille fait son chemin, et le gérant a plusieurs chantiers terminés ou en cours. « On passe aujourd’hui à côté de quelque chose de bien ». Ce que les gens ne savent pas c’est qu’il existe actuellement plusieurs possibilités qui permettent une utilisation plus large. Finie l’obligation de poser les panneaux sur le toit, ce qui dissuadait souvent les clients notamment en raison du manque d’esthétisme et imposait une législation plus compliquée. À présent, on jouit d’une plus grande souplesse et l’on peut installer une centrale où l’on veut, en pignon, au sol, sur un toit terrasse ou un carport…
Redonner confiance Autre frein que l’entrepreneur veut lever : la défiance que suscite le photovoltaïque jugé souvent trop cher. « Comme je joue la carte de la proximité je suis beaucoup plus compétitif que les grandes sociétés basées en France ou à l’étranger et qui démarchent les clients par téléphone », assure-t-il. Le solaire aujourd’hui est très adaptable. On fait en fonction des besoins de la clientèle. Inutile de poser dix panneaux lorsque quatre suffisent à couvrir les besoins des gens. Mais pour cela il faut connaître avec précision les habitudes des clients. Après un engouement stimulé par des aides et autres incitations dans les années 2000 le photovoltaïque a eu un temps mauvaise presse. Aujourd’hui, Raoul Feutrie souhaite lui redonner ses lettres de noblesse et prouver tout l’intérêt de produire son électricité de manière plus efficace, plus propre et moins onéreuse. « Cet argument est valable pour le particulier comme pour les PME qui peuvent ainsi sécuriser leur production, limiter leurs charges et amortir rapidement leur investissement ». C’est un processus vertueux qui profite à la planète. Et si tout va bien, le jeune entrepreneur devrait embaucher dans les mois qui viennent.
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source:le telegramme